Danny Ward, figure éclectique de Manchester, lance Balaphonic avec Resolution Revolutions. Né d’expérimentations en studio durant le confinement, l’album mêle percussions afro-cubaines et afro-brésiliennes, textures électroniques et influences baléariques. Entre chaleur dub, grooves latins et élans deep house, il signe une œuvre immersive, détaillée et d’une grande cohérence.
BEST OF 2025
TRAKSE MUSIC CLUB
Anthem
44th Move
44th Move réunit Alfa Mist et Richard Spaven, figures majeures du jazz contemporain. Leur premier album, Anthem, prolonge leur approche expérimentale en mêlant jazz, hip-hop, techno et DnB. Aux côtés d’Awkward et Quelle Chris, ils explorent un son hybride et innovant, fidèle à leur esprit de recherche.
Still, There Is The Sea
Ambre Ciel
Ambre Ciel, compositrice et chanteuse montréalaise, crée une musique onirique influencée par le minimalisme américain et l’impressionnisme. Formée au violon, au piano, à la composition et à l’enregistrement, elle superpose voix et cordes. Son premier album, Still, There Is The Sea, dévoile un univers intime, épuré et profondément mélodique.
Devotion & The Black Divine
Anaiis
Enregistré à Londres, Devotion & The Black Divine explore l’incertitude et l’acceptation, influencé par la maternité. Anaiis y capte l’humain dans sa spontanéité et élargit son expression émotionnelle. L’album, ample et introspectif, la pousse hors de sa zone de confort pour écrire depuis une conscience collective nourrie d’émotions multiples.
Service Station At The End Of The Universe
Antony Szmierek
Poète et producteur basé à Manchester, Antony Szmierek signe son premier album, Service Station at the End of the Universe. Propulsé par le succès de The Hitchhiker’s Guide to the Fallacy, il impose un style mêlant poésie du quotidien, énergie dancefloor et touches indie, offrant un voyage entraînant et cohérent.
Resolution Revolutions
Balaphonic
Stochastic Drift
Barker
Avec Stochastic Drift, Barker pousse plus loin son techno ambient sans beats, marquée par l’incertitude, la transition et le besoin de lâcher prise. Né d’années chaotiques, l’album embrasse l’imprévu, réinvente ses méthodes et explore l’usage décalé d’instruments mécaniques. Il en résulte une œuvre fluide, mouvante, profondément humaine.
The Eternal Now
Chip Wickham
Saxophoniste, flûtiste et compositeur, Chip Wickham s’impose dans le jazz britannique avec des albums mêlant spiritual jazz, sonorités 60s et influences contemporaines. The Eternal Now, co-produit avec Matthew Halsall, est son projet le plus audacieux : une œuvre rythmée et inspirée, guidée par la flûte, explorant de nouveaux horizons sans perdre son groove solaire.
Eusexua
FKA Twigs
FKA Twigs dévoile EUSEXUA, son troisième album, inspiré par les nuits techno de Prague. Porté par une idée de « transcendance euphorique », il réunit Koreless, Eartheater, Sasha Stargate et Nicolás Jaar. Entre production futuriste et collaborations marquantes, l’album explore désir, extase et possibilités infinies.
The Oasis
Footshooter
The Oasis brouille jazz et broken beat, porté par de nombreuses collaborations. Footshooter y explore trois ans d’émotions, entre refuge, créativité et partage. L’album mêle voix, spoken word, grooves chaleureux et envolées de cuivres, célébrant l’amitié, l’abondance musicale et la quête intime d’un espace de paix au cœur du chaos.
Alfredo 2
Freddie Gibbs & The Alchemist
Freddie Gibbs, figure incontournable du Midwest, et The Alchemist prolongent leur collaboration avec Alfredo 2. Entre beats codifiés et rap technique, l’album oscille entre passages contemplatifs et morceaux puissants, montrant un Gibbs habile et énergique. Sans révolutionner, il confirme leur maîtrise, mêlant finesse, rugosité et références au rap classique, pour un projet marquant.
Necessary Fictions
GoGo Penguin
GoGo Penguin, trio de Manchester mêlant jazz, classique et électronique, revient avec Necessary Fictions. Chris Illingworth, Nick Blacka et Jon Scott explorent leurs qualités les plus authentiques, intégrant synthés modulaires, Moog et basse électrique, pour un album audacieux où acoustique et électronique se fondent dans des rythmes puissants.
Clay
Herbert & Momoko
Matthew Herbert et Momoko Gill dévoilent Clay, collaboration inventive entre dancefloor et introspection. Alliant improvisation, sampling original et instruments variés, l’album mêle sons organiques et arrangements luxuriants. Entre virtuosité rythmique et voix émotive, Clay illustre l’alchimie unique de deux artistes britanniques pionniers et visionnaires.
The Universe Will Take Care Of You
Holden & Zimpel
James Holden et Waclaw Zimpel dévoilent The Universe Will Take Care Of You, un album d’improvisations hypnotiques mêlant électronique, jazz et influences mondiales. Synthés modulaires, clarinettes et instruments divers se rencontrent dans un dialogue créatif et transcendant, offrant six odyssées sonores immersives, puissantes et émotionnellement captivantes.
Solina
Joy Spheres Rees
Joy Spheres Rees réunit Allysha Joy, Hidden Spheres et Finn Rees pour Solina, un premier album fusionnant Balearic House, Street Soul, RnB alternatif et jazz. Porté par des grooves puissants, des mélodies hypnotiques et des voix expressives, il explore connexion, romance et spiritualité dans une expérience sonore immersive et profondément poétique.
Tuff Times Never Last
Kokoroko
Kokoroko annonce son deuxième album, Tuff Times Never Last, célébrant résilience, communauté et joie malgré les épreuves. Entre afrobeat jazz, néo-soul, bossa nova et funk, le septet londonien explore de nouvelles sonorités électroniques et synthétiques, tandis que le premier single Sweetie rend hommage à l’amour et aux influences disco ouest-africaines.
Lake Fire
Loscil
Scott Morgan signe avec Lake Fire une œuvre recomposée après les feux de forêt qui ont ravagé ses paysages. Délaissant l’ampleur orchestrale de Clara, il façonne un ambient sombre, brumeux et bouleversé, nourri de textures granuleuses, d’esquisses rythmiques et d’un minimalisme hanté où seule subsiste l’empreinte d’un album abandonné.
Tall Tales
Mark Pritchard & Thom Yorke
Pritchard et Yorke unissent leurs visions sur Tall Tales, album-synthèse où synth-pop, kraut, dub et électronica se mêlent dans un clair-obscur féerique. Entre paysages futuristes, chant spectral et textures scintillantes, le duo explore une modernité anxieuse avec une liberté totale, livrant une œuvre prophétique et intemporelle.
The Bad Fire
Mogwai
L’arrivée d’un nouvel album de Mogwai est toujours un événement. The Bad Fire, porté par John Congleton, transforme une période sombre en ascension lumineuse : un déluge sonore où puissance, tension et beauté se répondent. Brut et exaltant, le disque révèle Mogwai à leur niveau le plus viscéral et affirmé.
My Home Is Not In This World
Natalie Bergman
Très attendu, le nouvel album de Natalie Bergman prolonge l’élan de Mercy. Avec My Home Is Not In This World, elle mêle soul psychédélique et pop 60s réinventée, portée par des mélodies fulgurantes. Après son EP à succès et une collaboration avec Beck, Bergman affirme plus que jamais son identité singulière.
Passenger
Nightbus
Nightbus dévoile Passenger, un premier album sombre et hypnotique où se mêlent trip-hop, indie sleaze et electronica. Entre dissociation, dépendance et identités fragmentées, le duo explore des récits nocturnes peuplés d’alter egos et de tensions urbaines. Un voyage trouble qui affronte les démons tout en laissant filtrer une lueur d’espoir.
Night
Nils Frahm
Nils Frahm prolonge Day avec Night, cinq nouvelles pièces enregistrées sur le piano géant Klavins M450 du Funkhaus. Disponible seul ou en édition Night & Day, l’album renoue avec l’intimité des premières œuvres du compositeur, rappelant son sens du minimalisme méditatif malgré ses récents projets plus orchestrés.
Tron: Ares (Original Soundtrack)
Nine Inch Nails
Nine Inch Nails signe plus de 70 minutes de musique originale pour TRON: Ares, premier score attribué au nom NIN. En 24 titres, Reznor et Ross insufflent une tension sombre mêlant synthés pulsés, textures distordues et mélodies fantomatiques, façonnant une architecture sonore qui redéfinit l’univers TRON de l’intérieur.
Paradise Now
Obongjayar
Obongjayar annonce Paradise Now, prévu le 30 mai, accompagné du single “Sweet Danger”. Produit entre Londres et LA, l’album de 15 titres mêle électro-pop et confidences sur le doute, la perte et l’envie d’évasion. Seule invitée : Little Simz.
Ways To The Deep Meadow
Ocean Moon
Ocean Moon, alias Jon Tye, dévoile Ways to the Deep Meadow chez Music From Memory. Entre archives et créations actuelles, l’album mêle ambient électronique lumineuse, inspirations poétiques d’Angus Maclise et réflexions sur l’IA. Les compositions, conçues pour expositions et films, offrent un paysage sonore immersif, délicat et profondément bienveillant.
Tranquilizer
Oneohtrix Point Never
Oneohtrix Point Never, alias Daniel Lopatin, sort Tranquilizer, un album immersif inspiré par des archives sonores 90s disparues. Entre ambient, chaos numérique et textures décalées, il explore mémoire, nostalgie et émotion. La pochette d’Abner Hershberger reflète ses thèmes de perte, de décadence et de réinvention sonore.
Glory
Perfume Genius
Perfume Genius revient avec Glory, un album où Mike Hadreas mêle humour noir et émotion brute. Entouré de son groupe et de collaborateurs de longue date, il explore l’équilibre entre isolement et engagement, laissant la musique respirer et s’épanouir grâce à une approche plus collaborative et vulnérable.
Expanding To One
Phi-Psonics
Phi-Psonics, mené par le bassiste Seth Ford-Young, présente Expanding to One, un album envoûtant né de sessions live à Pasadena. Quatorze morceaux improvisés célèbrent la communauté et la paix intérieure, tout en intégrant les tensions du monde extérieur pour créer une musique à la fois spirituelle et consciente.
Sortilège
Preservation x Gabe 'Nandez
Sortilège, collaboration entre le producteur Preservation et le rappeur Gabe 'Nandez, mêle influences francophones, hip-hop et breakbeats puissants. Quatorze morceaux traversent distances, générations et cultures, avec des invités comme Armand Hammer et Billy Woods. Une œuvre brute et immersive, où chaque beat respire et chaque ligne vocale frappe avec précision.
Landscape From Memory
Rival Consoles
Landscape from Memory de Rival Consoles reflète le renouveau créatif de Ryan Lee West. Synthés, guitares et enregistrements d’ambiance se mêlent, entre textures ambient et électronica propulsive. Né de fragments oubliés et de sessions en déplacement, l’album équilibre introspection et euphorie, offrant un journal sonore intime et expansif, empreint d’émotion et de précision.
Alpha Omega
Goldie presents Rufige Kru
Goldie revient avec Rufige Kru pour Alpha Omega, premier album depuis 2009. Breakbeats effrénés, synthés éthérés et ambiances changeantes se mêlent, créant un équilibre entre énergie brute et atmosphère. CASisDEAD apporte des paroles incisives sur des rythmes puissants, incarnant l’héritage rave et drum & bass du projet.
Hard Times Furious Dancing
Snapped Ankles
Snapped Ankles transforme le chaos moderne en appel primal à la danse. Porté par leurs synthés‑troncs et l’énergie brute de leurs « Forest Rayves », Hard Times Furious Dancing invite à fuir le vacarme du présent pour une transe collective en pleine clairière, capturant enfin toute la fièvre de leurs performances.
Aeropsia
Steve Hauschildt
Après six ans d’absence, Steve Hauschildt revient avec Aeropsia, explorant distorsion, déconnexion et renouveau. Entre électronique flottante, cordes de Lia Kohl et guitares de Michael Vallera, l’album crée des paysages sonores oniriques où visions floues et sensations fragiles se mêlent, reflétant transformation personnelle et turbulences globales.
Shell~Wave
Surgeon
Deux ans après Crash Recoil, Surgeon revient avec Shell~Wave, explorant trois décennies de techno minimale. Huit pistes capturent prises uniques, textures dub et expérimentations sonores. Entre loops hypnotiques et pièces contemplatives comme Dying, l’album mêle techniques anciennes et innovations, reflétant un dialogue entre passé, présent et futur de l’artiste.
Four Seasons In Kyoto
The Kyoto Connection
Four Seasons in Kyoto clôt la trilogie ambient japonaise de The Kyoto Connection, après Postcards et The Flower, The Bird and The Mountain. Facundo Arena mêle paysages sonores organiques et mélodies flottantes pour capturer les saisons, créant un hommage imaginatif et intemporel à la culture et à la nature du Japon.
Touch
Tortoise
Tortoise revient avec Touch, premier album en neuf ans, explorant drames sans mots et textures complexes. Enregistré à distance entre Chicago, Los Angeles et Portland, le collectif conjugue patience et expérimentation. Polyrhythmie, superpositions sonores et mélodies fragmentées créent des paysages hypnotiques, riches en densité et en intensité émotionnelle, signature du groupe.
Love You All Over Again
Tunng
Pour ses vingt ans, Tunng revient avec Love You All Over Again, huitième album mêlant folk, électronique et poésie. Sam Genders et Mike Lindsay revisitent leurs débuts, fusionnant guitares acoustiques, beats fracturés et textures électroniques. Un retour aux sources célébrant l’arcane, le futuriste et le son signature du groupe.
Malik
Venna
Malik, premier album de Venna, est une invitation à se perdre et se retrouver, à s’abandonner aux sensations. Porté par ses expériences et collaborant avec Rocco Palladino, Yussef Dayes et Jorja Smith, entre autres, l’album incarne authenticité et introspection. Son titre, choisi en hommage au nom donné par sa mère, signifie « roi » en arabe.
Verses GT
Verses GT
Jacques Greene et Nosaj Thing présentent Verses GT, album et projet collaboratif incarnant une vision audacieuse et élégante. Entre méditation et distillation, le duo explore le temps moderne avec intention, créant une musique à la fois contemplative et immersive, où chaque note favorise concentration, présence et immersion intérieure.
Appendix I
Warrington-Runcorn New Town Development Plan
Appendix I compile pour la première fois sur CD trois EPs du projet Warrington-Runcorn New Town Development Plan : Building A New Town, A Shared Sense Of Purpose et Overspill Estates. Gordon Chapman-Fox y déploie son inventivité, mêlant folk, post-psyché et synthés, avec précision, énergie et une créativité toujours surprenante.
Do It Afraid
Yaya Bey
Avec Do It Afraid, Yaya Bey célèbre la dualité de la vie, mêlant douleur et joie. Sur ce premier album pour le label drink sum wtr, la chanteuse de Queens combine R&B, hip-hop, jazz, soul et soca pour réaffirmer son récit, alliant danse, humour, énergie et vulnérabilité dans un hommage vibrant à la résilience et au plaisir.
10
End Beginnings
Sandwell District
« Où aller ensuite ? » est une question familière aux fidèles de longue date du légendaire mais historiquement insaisissable Sandwell District. En 2024, cette question est devenue encore plus pressante, et il semble désormais qu’une réponse ait enfin émergé. Depuis la relance de la flamme en 2023 avec la réédition du seminal Feed Forward, le collectif a décidé de la maintenir vivante avec rigueur, d’abord à travers une compilation (portant la question éponyme) rassemblant classiques indispensables et morceaux inédits, et maintenant avec leur première musique nouvelle depuis la fermeture du label au début de 2012. End Beginnings suit le décès tragique de Juan Mendez, alias Silent Servant, pilier du label, et voit Function et Regis réintégrer la scène aux côtés de Mønic et Rivet avec un objectif renouvelé : « Passer un bon moment ».
9
Whatever The Weather II
Whatever The Weather
Depuis 2022, Loraine James a développé son projet Whatever The Weather, accumulant rapidement une production riche et prolifique. En 2024, elle s’est consacrée à un nouvel album, affirmant le projet dans le paysage ambiant contemporain. Si le premier opus est né d’une sélection de morceaux, Whatever The Weather II a été conçu avec intention. Sur des drones granulés, sa voix glacée ouvre « 1°C » : « It’s a bit chilly, innit ? ». Les sinusoïdes prismatiques se mêlent à des interventions bruitistes, préservant une atmosphère de calme et d’introspection. L’album propose un terrarium humide de sons, avec carillons lumineux, micro-battements pétillants et ambiances tourbillonnantes. « 3°C » amorce la fonte des nappes cristallines, tandis que field recordings et crépitements enrichissent la texture. James navigue entre douceur et aspérités, modulant la “température émotionnelle” de chaque morceau.
8
Planet Roll
Wagon Christ
Cela fait plus de trente ans que Luke Vibert a sorti son premier disque solo, Phat Lab Nightmare sous le nom de Wagon Christ, lançant une carrière électronique prolifique et pionnière. Après une décennie de pause, il relance le projet en 2020 et revient désormais avec le huitième album de Wagon Christ. Planet Roll mêle humour et savoir-faire, alternant orchestrations psychédéliques et rythmes boom bap hypnotiques. Le titre éponyme accueille l’auditeur avec des samples vocaux vintage et des grooves soutenus par l’orgue Hammond. « Boy Zero » joue sur une mythologie ironique autour de la disparition de Wagon Christ, tandis que « Bitch [Original Ruler] » explore des mélodies légères, tropicales et acérées. L’acid reste l’arme de Vibert, avec des chœurs inquiétants et cuivres graves sur « Acid », tandis que « Sidney Groovey » impose un beat électro incisif. Entre hip-hop sampledelic et breakbeat, Luke Vibert réaffirme Wagon Christ avec brio.
7
Luster
Maria Somerville
Lorsque Maria Somerville commence à écrire Luster, son premier album pour 4AD, elle vit loin de son Connemara natal. Après avoir grandi dans les paysages sauvages du littoral du Galway, elle s’est installée à Dublin, où elle a façonné une dream-pop atmosphérique nourrie par ces souvenirs – électronique brumeuse, guitares éthérées, percussions discrètes. Son premier album, All My People (2019), baignait dans la nostalgie et le désir de retour. C’est en revenant près de Lough Corrib que Luster prend forme : un disque plus affirmé, éclairant son évolution personnelle. Portée par ce nouvel ancrage, Somerville enregistre chez elle, entourée d’amis et collaborateurs, dont J. Colleran, Suzanne Kraft ou Ian Lynch. Avec Luster, elle ouvre une nouvelle étape, toujours habitée par l’esprit de son pays natal.
6
All The Quiet
Parts I & II
Joe Armon-Jones
All The Quiet marque un sommet pour Joe Armon-Jones. Entièrement écrit, produit et mixé par lui, ce diptyque met en valeur son jeu de pianiste, son instinct d’improvisateur et son talent de compositeur, tout en intégrant l’influence des techniques dub. Tout commence pendant le confinement, lorsqu’il apprend à utiliser une table de mixage, inspiré par King Tubby et les sound systems live. Il monte alors un studio chez lui, expérimente les bandes, la reverb à ressort, et teste ses mixes sur le système Unit 137. Enregistré en quatre jours avec une équipe brillante – Natcyet Wakili, Mutale Chashi, Kwake Bass, Nubya Garcia, James Mollison, Ife Ogunjobi – l’album mêle liberté jazz et textures dub. Porté par des thèmes de communauté, de résistance et de créativité, All The Quiet affirme Armon-Jones avec force.
5
Teal Dreams
Yazmin Lacey
Yazmin Lacey revient avec Teal Dreams, un deuxième album profondément soul et assuré, nourri de récits vécus et d’une vraie liberté sonore. Après le succès de Voice Notes, salué par Billboard, Fader et Pitchfork, elle poursuit son ascension, entre concerts complets à Londres et performances avec Ezra Collective, dont son désormais classique « God Gave Me Feet for Dancing ».Avec Teal Dreams, elle enrichit sa signature mêlant soul, ska, lover’s rock et indie, pour un disque vibrant façonné par la vie quotidienne, les pensées nocturnes et un voyage improvisé en Thaïlande. Entourée de collaborateurs comme Miles Clinton James, Barney Lister ou Matt Maltese, elle élargit et affine encore son univers. Audacieux et sincère, Teal Dreams confirme que Yazmin Lacey ne fait que commencer.
4
Steep Stims
Clark
Après ses incursions marquantes dans les musiques de films et séries, son passage vers le classique et son exploration de la voix comme premier synthétiseur humain, Clark revient aux machines pour semer le chaos club sur Steep Stims. Il y célèbre la dualité du rave : montées euphoriques et descentes abruptes, en alternant morceaux sous haute tension et passages sans percussions qui respirent l’expérimentation. Des claviers malléables de « 18EDO Bailiff » aux éclats jungle poussiéreux de « Globecore Flats », chaque rupture est pensée comme un choc. L’imagerie sonore reste centrale : harpes de rosée, grooves fondus, stroboscopes imaginaires, ou encore la fureur nerveuse de « Civilians ». Jusqu’aux déflagrations électro tentaculaires de « Janus Modal », Clark signe ici l’un de ses travaux les plus intenses.
3
Weirdo
Emma-Jean Thackray
Emma-Jean Thackray s’impose comme l’une des artistes britanniques les plus audacieuses. Soutenue par Gilles Peterson, la RBMA et Sounds of The Universe, elle cumule les rôles : productrice, compositrice, multi-instrumentiste, chanteuse, cheffe de groupe et DJ. Aussi à l’aise avec le London Symphony Orchestra que sur Worldwide FM, elle poursuit son parcours singulier avec Weirdo, son deuxième album à paraître chez Brownswood Recordings. Entièrement écrit, joué et produit chez elle, ce disque mêle jazz, pop, grunge et p-funk pour explorer identité, deuil et résilience. Dans la lignée de Walrus et Ley Lines, Thackray confirme son statut d’artiste incontournable, libre, inventive et résolument inclassable.
2
Lotus
Little Simz
Little Simz revient avec Lotus, qu’elle présente comme son album le plus personnel. Elle y canalise colère, perte et paranoïa dans un paysage sonore plus resserré que par le passé, sombre et intensément habité. Dès Thief, morceau d’ouverture percutant qui semble évoquer la rupture avec Inflo, le ton est donné : frontal, vulnérable et d’une honnêteté désarmante. Entourée d’invités inspirés — Obongjayar, Michael Kiwanuka, Sampha — elle mêle rock nerveux, afrobeat, soul-funk 70s et grooves joués avec malice. Les titres Blood, dialogue familial d’une lucidité rare, ou Hollow, qui rappelle ses productions plus orchestrales, comptent parmi les moments forts. Un disque puissant où Simbi confirme son statut d’artiste majeure.
1
Roulette
Alfa Mist
Avec Roulette, son sixième album, Alfa Mist imagine un futur dystopique où la réincarnation devient un outil puissant reliant rêves et vies passées. Cette découverte bouleverse l’ordre moral : partager ce savoir et éclairer le monde, ou en faire une arme de pouvoir ? Sur quinze titres, chaque morceau suit un personnage différent, mêlant claviers feutrés, grooves instinctifs et improvisations jazz, traversés d’une psychédélie diffuse. Pensé comme une expérience immersive, l’album culmine avec la pièce-titre, huit minutes aux signatures rythmiques changeantes, reflet d’une vie jamais linéaire. Roulette confirme Alfa Mist comme l’un des compositeurs les plus visionnaires du Royaume-Uni, sculptant une musique introspective, en constante évolution.